Faut-il devenir auto-entrepreneur ou avoir une entreprise individuelle ?

Auteur

Jérémy

Date de publication

octobre 17, 2017

Autoentrepreneur

Créer son auto-entreprise c’est très simple, c’est même la raison qui explique l’engouement de ce statut, et ne parlons pas du doublement du plafond en cours pour 2018, les auto-entrepreneurs vont avoir le vent en poupe.

On entend déjà les entrepreneurs individuels s’écrier « tous en auto-entreprise !!! »…

Et pourtant est-ce vraiment intéressant d’être en auto-entreprise ?

Le doublement du plafond pour les auto-entrepreneurs

Les plafonds du régime auto-entrepreneur correspondaient toujours aux seuils de la franchise de TVA, le gouvernement décide de doubler les plafonds mais pas celui de la TVA.

Que se passera-t-il après le 1er janvier 2018 en cas de dépassement des seuils actuels du régime auto-entrepreneur ?

L’auto-entrepreneur pourra faire 170 000€ de chiffre d’affaires en achats-reventes et 70 000€ en prestations de services mais il sera soumis à TVA à partir de 82 800€ en achats-reventes et 33 200€ en prestations de services.

A quoi bon doubler les plafonds de l’auto-entreprise  ?

Il reste néanmoins des avantages à être en auto-entreprise mais attention aux idées reçues, petit rappel de ce qu’il faut savoir sur l’auto-entreprise.

il faut se poser la question pour savoir si ce statut est adapté à tous et aussi quelles sont les différences entre l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle.

La différence entre l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle

Avant de vous arrêter sur le choix d’un statut, prenez le temps de la reflexion et analysez le pour et le contre de chaque statut.

Pas de TVA pour les auto-entrepreneurs

C’est justement l’avantage de l’auto-entrepreneur, pas de TVA à facturer, mais pas de TVA à récupérer, cela peut s’avérer préjudiciable dans certaines situations.

Par exemple, si l’auto-entrepreneur doit investir dans des marchandises ou du matériel pour son activité professionnelle. Il ne peut pas profiter des prix HT. Il achète son matériel TTC donc 20% plus cher.

Il ne peut profiter non plus du gain de TVA entre l’achat à 20% et la revente à 10% dans le bâtiment par exemple.

 

Attention aux mauvais calculs de marge !!!

Vous êtes menuisier auto-entrepreneur et vous venez de vendre une baie-vitrée. Vous achetez la baie-vitrée 9 000€ HT soit 10 800€ TTC. Vous la revendez à votre client pour 12 300€. Votre marge est de 1 500€. Cependant vos cotisations RSI seront calculées sur votre chiffre d’affaires et vous paierez 12 300€ x 13.10% = 1 611€. Du coup une perte sèche sur cette vente.

 

Les cotisations sociales basées sur le chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs.

Si je n’ai pas de chiffre d’affaires, aucune cotisation sociale n’est due ! L’argument de poids pour tous les auto-entrepreneurs.

Le montant des cotisations sociales versées par l’auto-entrepreneur tous les mois (ou tous les trimestres) correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé.

Intéressant ? Pas forcément, on vous le montre avec cet exemple :

Un auto-entrepreneur fait 100 000€ de chiffre d’affaires de ventes de marchandises, il achète sa marchandise 50 000€, il a des frais généraux de 20 000€ (entrepôts, déplacements, bureau, coût du véhicule, téléphone, etc…):

En auto-entreprise, il paiera 13.10% de charges sociales soit 13 100€, et son net disponible sera de 16 900€.

En entreprise individuelle, les charges sociales seront de 10 000€. (elles sont déductibles du résultat), et son net disponible sera de 20 000€.

L’impôt sur les revenus basés sur le chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs

Il y a tout de même un abattement forfaitaire de 34 %, 50% ou 71 % en fonction de l’activité.

Cet abattement permet de déterminer le montant net du bénéfice effectué par l’auto-entrepreneur et donc son impôt sur les revenus.

Intéressant ? Pas forcément, reprenons le même exemple :

L’auto-entrepreneur fait 100 000€ de chiffre d’affaires de ventes de marchandises il aura une base d’impôts sur les revenus de 29 000€ (après déduction de 71%)

L’entreprise individuelle qui fait elle aussi 100 000€ de chiffre d’affaires mais déduit 50 000€ d’achats de marchandises, 20 000€ de frais généraux (entrepôts, déplacements, bureau, etc…), et déduira aussi ses charges RSI de 10 000€, aura une base d’impôts sur les revenus de 20 000€.

Néanmoins l’auto-entrepreneur peut opter sous certaines conditions au versement libératoire de l’impôt sur le revenu et paiera 1%, 1.7% ou 2.2% du chiffre d’affaires qu’il réalise.

Attention à ne pas trop payer d’impôts sur les revenus, des calculs et simulations sont donc à faire.

Mais quelle forme juridique choisir ?

Le statut auto-entrepreneur restera le statut idéal pour débuter son activité ou pour obtenir des revenus complémentaires aux personnes déjà salariées.

Néanmoins, si vous souhaitez vous affranchir des barrières liées au statut auto-entrepreneur, sachez que vous avez la possibilité de passer à la version classique de l’entreprise individuelle en toute simplicité.

Vous êtes déjà auto-entrepreneur ? Vous souhaitez vous lancer ?

Pas de soucis, les experts-comptables sont là pour vous aider, et souvent ils vous reçoivent gratuitement pour une première ébauche, et peuvent même vous suivre pour anticiper le changement de statut si besoin.

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